Marcel Proust et Reynaldo Hahn – Collectif

Le 20 avril 2019

 

Notre collègue, Luc Fraisse, s’est associé à deux musicologues pour réévaluer les liens artistiques entre le romancier et le compositeur. Réévaluer sur deux plans : on ne retient souvent que la liaison originelle entre Proust et Hahn, alors que les échanges esthétiques sont et resteront très intenses. Et par ailleurs une série de concerts, d’expositions et d’études révèlent en Reynaldo Hahn un musicien beaucoup plus profond que le poète et chanteur léger de la Belle Époque que la postérité a eu le tort de réduire à un stéréotype. Quand les deux créateurs se rencontrent, en 1894-1895, dans un monde de salons musicaux entièrement reconstitué ici, Proust est en train de composer Les Plaisirs et les Jours, et Hahn d’orchestrer

L’Île du rêve. Ils ne cesseront dès lors de cheminer dans leurs inventions conjointes. Grâce à des fonds d’archives inédites, bibliothèque de Harvard ou collection privée (le volume est préfacé par la petite-nièce et ayant-droit de Reynaldo Hahn), des témoignages nouveaux, photographiques ou épistolaires, apparaissent, donnant au passage une source insoupçonnée de la sonate de Vinteuil. Se fait jour notamment la culture encyclopédique du musicien qui, renseignant continûment son ami vivant et écrivant, au contraire de lui, reclus dans sa chambre obscure, aura été de mille manières, selon la formule de Luc Fraisse, le périscope de Proust.

Par Sébastien Baudoin

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Philippe Blay, Jean-Christophe Branger et Luc Fraisse, Marcel Proust et Reynaldo Hahn, une création à quatre mains, Paris, Classiques Garnier, « Bibliothèque proustienne », 2018, 229 pages