L’agrégation dans la guerre (2)
Par Société des agrégés, le 3 avril 2020
Le 3 septembre 1939, c’est la déclaration de guerre. Les concours masculins sont supprimés par un arrêté de décembre 1939. L’année suivante, les concours féminins, qui devaient avoir lieu en juin 1940, sont repoussés à septembre 1940.
Pendant la guerre, des difficultés de circulation interdisent de faire passer les oraux à Paris seulement. On organise donc des jurys itinérants pour tenir compte des restrictions de circulation entre zone occupée et zone libre. André Chervel raconte : « Pour la zone nord, l’oral a lieu à Paris ; pour le sud, tous les chefs-lieux d’académie sont mis à contribution : Aix pour la philosophie, Clermont pour les lettres et la physique, et ainsi de suite. » Il précise : « Certains jurys (agrégations de physique et de mathématiques des jeunes filles) réussissent à obtenir de Vichy des laisser-passer pour les admissibles de la zone sud. »
La session de 1944 a lieu en décembre 1944 pour les concours féminins et en avril 1945 pour les hommes. Des aménagements sont consentis pour tenir compte de la situation de chacun : les prisonniers de guerre sont interrogés sur le programme de 1939, d’autres sur le programme de 1944, d’autres encore sur le programme de 1945.
En juin 1945, se tient le concours de la session 1945 normale, en décembre 1945, se tient un concours spécial. Si bien que pendant l’année civile 1945, se sont tenus trois concours différents : celui de la session 1944, celui de la session normale 1945 et celui de la session spéciale 1945. Avec 4 programmes différents. Les concours de 1944 et 1945 se sont chevauchés, certains étant admissibles aux deux. Le 11 décembre 1945, sont déclarés admis les admissibles de 1939 qui avaient été empêchés de se présenter aux oraux.
Pendant plusieurs années, comme après la Première Guerre mondiale, il y aura plusieurs concours par an pour tenir compte des situations particulières. Un fidèle adhérent nous a appris que sa mère passa le concours organisé pour les engagés volontaires dans les forces armées.
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- Le récit de cet épisode est emprunté au livre très intéressant d’André Chervel Histoire de l’agrégation qui n’est plus édité mais que l’on peut consulter ou acheter ici.