L’année de nos cent ans

Par Société des agrégés, le 15 février 2014

L’année de nos cent ans

Une belle année s’est ouverte pour la Société des agrégés qui fêtera, en avril prochain, ses cent ans. Peu d’associations peuvent en dire autant…

La Société des agrégés est née le 16 avril 1914 au lycée Louis-le-Grand, à l’occasion d’une assemblée générale rassemblant des professeurs agrégés désireux de défendre leurs intérêts et de porter ensemble des combats communs. Le premier numéro de L’Agrégation de 1914, puis un numéro, paru après la guerre, en 1919 évoquent cette histoire. Celui-là n’existe plus qu’à la Bibliothèque nationale de France, où son état interdit malheureusement toute consultation, celui-ci est encore en notre possession mais meurtri, déchiré et portant la marque d’une plume sergent-major qui gambada effrontément sur sa couverture, peu soucieuse de la postérité. Son propriétaire n’imaginait sans doute pas, alors, que ce numéro fondateur revêtirait, un siècle après, une telle importance.

Témoignage d’un passé lointain, le numéro de 1919 ouvre ses feuilles un peu fanées sur le rappel des principes ayant présidé à la naissance, puis aux destinées de l’association : dès l’origine, l’agrégation est défendue non seulement pour elle-même mais pour le système éducatif dans son ensemble ; dès l’origine, les agrégés fondateurs s’attachent à défendre le principe du concours et son ouverture à tous, se préoccupant en particulier du nombre de boursiers présentant l’agrégation. L’un d’eux écrit : « Qu’il soit difficile de se faire admettre à l’agrégation, personne n’y contredit. Mais je suppose que personne ne pense à invoquer contre l’agrégation la difficulté du concours. Ce qui serait fâcheux, et qui prêterait à de légitimes protestations, ce serait que l’on fût empêché de s’y présenter quand on le veut sérieusement ». Ce sont toujours les mêmes principes que nous défendons aujourd’hui : mérite, excellence, égalité.

Nous célébrerons notre centenaire comme il se doit : le Bureau prépare deux jours de travaux et de commémoration pour le mois d’octobre, des manifestations et des publications verront le jour au cours de l’année, site internet et bulletin se sont apprêtés pour l’occasion. Au-delà de cet anniversaire, je souhaite que cette année nous permette de réfléchir davantage au patrimoine de l’agrégation et de la Société des agrégés et à la façon de le conserver et de le faire vivre : publications, expositions, valorisation de nos archives, création d’un fonds sur l’agrégation, aide aux travaux portant sur le concours… Les chantiers ne manquent pas pour que dans cent ans, nos successeurs puissent fêter dignement le bicentenaire !