Masterchef ou Capes ?

Par Société des agrégés, le 4 décembre 2012

Masterchef ou Capes ?

Il y a quelques semaines maintenant, une chaîne de télévision célébrait en grande pompe la victoire du lauréat du « plus grand concours de cuisine amateur de France ». Depuis trois ans, Masterchef fait du mode du concours son argument essentiel. Tout au long de l’émission qui voit s’affronter des cuisiniers en herbe à coup de Saint-Honoré, de navarin d’agneau ou de blanquette de veau, sont rappelés le nombre de volontaires initial, la difficulté et l’exigence des épreuves, l’excellence atteinte par le dernier cercle des candidats parmi lesquels seront sélectionnés les finalistes.

On passera sur la mise en scène des difficultés des uns et des autres, sur la lourde répétition des commentaires de la performance de chacun, sur la qualité de l’émission elle-même qu’on se gardera bien ici de juger.

Mais l’on retiendra quelques points, difficilement discutables : l’accroissement de la publicité et de la renommée de ce concours entraîne une augmentation manifeste du nombre de candidats ; la périodicité régulière, la stabilité de l’organisation et des épreuves permet de voir des cuisiniers mieux armés et mieux préparés chaque année. Le niveau atteint par les finalistes s’est ainsi visiblement accru depuis les débuts de l’émission.

Régularité, stabilité, publicité des conditions du concours garantes de l’égalité et du niveau des candidats ? Est-ce un hasard si deux finalistes sur les six parvenus en finale ces trois dernières années étaient des professeurs désireux de changer d’horizon ? On se demande si les concepteurs de la superposition des épreuves des sessions 2013 et 2014 du Capes n’auraient pas plutôt dû regarder la télévision…