L’agrégation, atout ignoré

Par Société des agrégés, le 13 septembre 2014

L’agrégation, atout ignoré

En France, curieusement, on est aussi fier des médailles Fields reçues par nos agrégés de mathématiques que prompt à critiquer le système qui les a produits. Ignorer l’agrégation, c’est se passer de ce que la France sait produire de meilleur.

L’agrégation occupe une place à part. Elle est pour le moment intacte, contrairement au Capes qui repose de plus en plus sur le bagout. L’agrégation demeure un concours attractif, principalement parce que sa préparation, dans les universités et dans les écoles normales supérieures, est une véritable école de la rigueur et de la clarté.

Clarté et rigueur

L’agrégation juge la clarté et rigueur, ainsi que la profondeur de la réflexion alliée à l’habitude de travailler en temps limité, la rapidité sans la superficialité. On oublie trop souvent que le professeur doit être capable d’exécuter parfaitement les exercices qu’il exige de ses élèves. L’élève apprend, avant tout, par l’exemple. L’agrégé est celui qui a appris à réaliser les exercices les plus exigeants sans tricher. L’enjeu de l’école d’aujourd’hui face à la multiplication des possibilités de tricher ou de se mentir à soi-même sur ses capacités réelles, c’est bien la probité.

De bons professeurs

L’agrégation recrute de bons professeurs : il suffit d’assister aux oraux, qui sont publics, et d’écouter les leçons. On voit immédiatement qui maîtrise son sujet et saura passionner une classe. La critique faite aux agrégés d’être de mauvais pédagogues est aussi ancienne que la caricature du pédagogue enseignant les sciences de l’éducation parce qu’il est incapable de tenir une classe. Tous les jours, dans leurs classes, nos adhérents travaillent au service de leurs élèves.

Un label d’excellence international

La principale force est de ne pouvoir être remplacée ni par le master ni par le doctorat, parce qu’elle constitue le seul label au monde d’excellence dans l’enseignement et non simplement dans la recherche. Quand elles recrutent des professeurs français, les universités étrangères les plus prestigieuses sont attentives à l’agrégation et savent tout à fait ce qu’elle certifie. Elles savent aussi que cette certification tire sa force de l’anonymat de l’évaluation, de son caractère national, qui font échapper le recrutement aux jeux d’influence trop fréquents dans les universités. Dans un contexte d’échanges universitaires mondialisés, la France possède la certification la plus fiable et la plus pratique : qu’attend-elle pour exploiter un tel atout en exportant ce modèle ? La Société des agrégés entreprend actuellement un vaste programme de visibilité internationale : nous venons de créer une antenne à Londres, d’autres suivront.