Agrégation, le mode de recrutement le plus sûr

Par Société des agrégés, le 6 février 2013

Agrégation, le mode de recrutement le plus sûr

Depuis quelques semaines, des propositions délirantes de nouvelles maquettes de concours circulent – voir la réaction de la Société des agrégés dans le communiqué du 22/01/2013 – et certains avancent que ce mode de recrutement des professeurs et des enseignants-chercheurs ne serait plus adapté.

Pourtant, ce que les concours sont encore les seuls aujourd’hui à garantir, ce que l’agrégation certifie encore, c’est l’excellence disciplinaire, condition de la qualité de l’enseignement.

Nous l’avons rappelé récemment – voir les vœux du Comité – le lauréat de l’agrégation démontre, par sa réussite au concours sa maîtrise d’un programme national exigeant et sa maîtrise d’exercices qui ne sont pas seulement des épreuves sélectives mais des exercices formateurs : le concours n’est pas seulement, il n’a jamais été seulement, un moyen de recrutement. Il engage toute une formation. Et ce ne sont pas les lauréats du Capes ayant également préparé l’agrégation qui diront le contraire : la préparation à l’agrégation est un entraînement efficace et solide.

Par ailleurs, nous l’avons rappelé également, si le doctorat correspond à une spécialisation renforcée, l’agrégation permet de couvrir des champs étendus d’une discipline : la préparation à l’agrégation exige un travail d’une grande intensité et d’un rythme soutenu que les études universitaires, dans leur forme actuelle, ne permettent pas toujours. L’agrégation et le doctorat se complètent donc parfaitement.

On notera d’ailleurs que certains cursus de PhD [1] concilient les deux approches : examen en temps limité permettant de vérifier les qualités de rédaction, de structuration de la pensée, de culture générale, travaux de recherches permettant un approfondissement de ces éléments et l’élaboration d’une pensée complexe. Et les agrégés docteurs français qui sont recrutés à l’étranger dans le cadre de procédures internationales sont souvent préférés aux autres candidats pour des raisons très simples : leur parcours montre qu’ils sont à la fois de bons chercheurs et de bons enseignants.

Avant de critiquer les concours, que chacun aille assister aux oraux : chacun verra comment il est possible de déterminer, bien mieux qu’à l’aide d’épreuves de « cours-fiction », comment le futur professeur réagira devant les difficultés propres à l’exercice de son métier. Car ce que le concours permet également de mesurer, mieux qu’une autre procédure de recrutement, c’est la motivation du candidat.

Lors du concours, pas de déclaration « auto-promotionnelle », pas de discussion oiseuse sur les trois défauts et les trois qualités que le candidat devrait proposer au jury pour le définir, pas de bavardage sur les performances à venir, non, une performance actuelle, une performance intellectuelle, dans laquelle se révèle la vérité du candidat.

 

[1] Philosophiae doctor, diplôme de doctorat.