Versailles-Chantiers (2)

Par Société des agrégés, le 6 septembre 2013

Versailles-Chantiers (2)

Vexations, mode d’emploi

Voici ce qui nous est rapporté, quotidiennement, par nos adhérents de Versailles et d’ailleurs : téléphone qui sonne désespérément dans le vide, réponses hasardeuses et jamais écrites, fermeture pendant l’été, précisément au moment de la gestion des dossiers d’affectation, hostilité déclarée envers les agrégés, ralentissement des dossiers destiné à rendre, de fait, tout recours impossible, menaces de procédure pour abandon de poste…

On ne saurait imaginer combien tout cela les atteint et les ronge. Par ces vexations répétées, on en arrive à briser la carrière des agrégés et à les expulser de l’enseignement supérieur

On refuse la possibilité aux agrégés de poursuivre leurs recherches grâce à un contrat doctoral ou un poste d’ATER à l’Université et on brise durablement leur carrière, qui doit se dérouler dans les lycées et les classes préparatoires – où l’on ne se présente plus guère aujourd’hui sans doctorat – ainsi que dans l’enseignement supérieur.

On exclut les agrégés de l’Université et on accorde la priorité pour la recherche à tous ceux qui n’ont pas fait l’effort de passer ce concours ou qui y ont échoué : ceux-là, les rectorats ne les retiendront pas pour les appeler à faire des remplacements en collège.

Enfin, on décourage les futurs chercheurs de passer l’agrégation puisque ce concours apparaît désormais comme un obstacle à une carrière universitaire.

De plus en plus d’agrégés, devant ces brimades, sont prêts à la démission ou à l’exil. Et sont fort bien accueillis en-dehors de l’Éducation nationale ou hors de France où leur mérite et leurs capacités sont reconnus à leur juste valeur et où, surtout, ils sont traités humainement.

Le Ministre a annoncé mardi dernier que la gestion des ressources humaines était une de ses priorités : nous attendons que soit résolue la question de la carrière de chaque agrégé et du sort qui lui est réservé dans chaque académie. Un si grand nombre de brimades individuelles finit par constituer un dommage collectif. Quand un système administratif maltraite ainsi ceux qu’il a d’abord reconnus comme ses meilleurs éléments, c’est qu’il est vicieux et à reconstruire de toutes pièces.