Université contre prépa, le faux débat (2)
Par Société des agrégés, le 11 février 2013
Il est tout à fait absurde de considérer que, dans l’organisation française, ce sont la fin des concours et la systématisation de Comités d’évaluation qui apporteront une solution innovante au problème du recrutement. Ces Comités d’évaluation, présentés comme novateurs sont de vieux systèmes rétrogrades, trop souvent impuissants contre le népotisme et les prébendes. A l’heure du curriculum vitae anonyme, des recrutements sur tests identiques permettant de comparer les performances des candidats entre elles, des procédures de recrutement externalisées par les entreprises et confiées à des professionnels jugés plus objectifs, c’est bien plutôt ce type de recrutement reposant sur une publication des postes parfois sujette à caution et sans contrôle ultérieur effectif qui devrait apparaître obsolète.
Ces préjugés tendant à défendre une solution aussi dépassée, masquent le vrai débat et les différences entre les deux systèmes. Dans les classes préparatoires, les professeurs sont recrutés par une instance nationale, contrôlés par une autorité indépendante ; leur réussite est mesurable par le succès de leurs élèves à des concours lors desquels ces derniers sont jugés par d’autres professeurs : transparence, indépendance, évaluation externe.
La Société des agrégés qui défend – soutenue d’ailleurs par de nombreux enseignants des universités – le principe de transparence et d’indépendance et qui voit dans les concours la garantie contre le népotisme et les prébendes, conservatrice ? On sourira, en lisant ces propos sous la plume de personnes bien en cour, accrochées à leurs sièges et à leurs privilèges.
(A suivre…)