Sur la réforme des concours de recrutement du second degré

Par Société des agrégés, le 22 février 2019

Sur la réforme des concours de recrutement du second degré

Pour la Société des agrégés, toute réforme doit avoir pour objectif l’augmentation réelle du niveau de l’enseignement.

Paris, le 22 février 2019 – La Société des agrégés a pris connaissance du rapport intitulé « Quelles évolutions pour les concours de recrutement des enseignants ? », rendu public le 20 février, et de la volonté du ministre d’organiser une réflexion sur les concours de recrutement.

Prête à soutenir toute évolution allant dans le sens d’une amélioration effective de la qualité de la formation initiale et continue proposée aux professeurs, elle souhaite que le contenu des programmes des concours de recrutement demeure exigeant et que la sélection repose sur des critères objectifs.

Elle regrette que, depuis plusieurs années, les réformes successives aient eu pour effet soit de diminuer le nombre d’épreuves et donc d’amoindrir la qualité de la préparation (CAPES), soit de réduire, par un calendrier trop serré, le temps qui lui est réellement consacré (agrégation). Elle insiste sur le fait que cette préparation est un moment indispensable, permettant aux lauréats des concours d’atteindre le niveau qui rendra possible l’exercice serein du métier. Dans le cadre du dispositif de l’Atelier de l’agrégation, elle constate que l’année de préparation est l’occasion d’une remise à niveau et de l’acquisition de méthodes de travail indispensables à l’efficacité du professeur.

Par ailleurs, la Société des agrégés demande que la réforme soit accompagnée d’une révision profonde de la formation dans les ESPE : trop de professeurs stagiaires se plaignent, encore aujourd’hui, de contenus inadaptés. Ils ne les aident pas suffisamment dans leur entrée dans le métier et sont parfois idéologiquement orientés alors qu’ils devraient leur donner les moyens d’exercer leur liberté pédagogique.

Enfin, la Société rappelle que toute réforme doit avoir pour fin ultime l’amélioration sensible de la qualité de l’enseignement. Elle exprime donc son inquiétude devant une préprofessionnalisation mal maîtrisée qui aurait pour effet l’augmentation du nombre de contractuels, atteignant déjà près de 10% des personnels enseignants du secondaire pour 12% d’agrégés. Elle considère qu’il est urgent de remédier au défaut d’attractivité du professorat et de donner les moyens à l’Éducation nationale de recruter et de titulariser les meilleurs étudiants, ce qui passe aussi par une revalorisation de leur rémunération.