Pour le respect des textes

Par Société des agrégés, le 20 janvier 2014

Pour le respect des textes

Une application du texte qui ne lèse pas les autres professeurs

Les raisons pour demander l’affectation prioritaire des agrégés en lycée sont évidentes : confier aux agrégés les contenus d’une plus grande technicité pour les années de spécialisation plus forte (1re et Terminale), leur attribuer les tâches de correction et de préparation les plus lourdes et les plus exigeantes, optimiser leurs compétences, leur ouvrir la possibilité d’une véritable progression dans la carrière (PrAg, CPGE,…) que le collège interdit de fait.

Vu la part des agrégés dans l’ensemble des professeurs et le nombre important de postes en lycée, une telle affectation ne lèserait pas les autres catégories de personnel.

La Cour des comptes elle-même, pourtant peu soupçonnable d’indulgence envers les professeurs agrégés, a recommandé, dans un rapport publié en mai 2013[1], une affectation au lycée.

Une présentation trompeuse des débouchés de l’agrégation

Dans la situation actuelle, la présentation qui est faite de l’agrégation sur le site du Ministère, pourtant conforme au texte officiel[2], ne correspond absolument pas à la réalité. Il est ainsi indiqué, dans le sous-titre de la rubrique, en caractères gras : « Le professeur agrégé enseigne principalement dans les lycées, les classes préparatoires aux grandes écoles et dans les sections de techniciens supérieurs (BTS) ». Aucune mention n’est faite, avant le milieu de la page, du collège dans lequel le professeur agrégé n’est en effet censé être affecté qu’exceptionnellement.

Une violation du texte réglementaire

Or, selon la DEPP, 19,9 % des agrégés exerçant dans le second degré en 2012-2013 étaient affectés en collège[3]. Cette proportion étant calculée sur une base comprenant les professeurs de classes préparatoires ainsi que les disciplines n’existant qu’au lycée, le chiffre exact, c’est-à-dire correspondant aux situations où l’alternative se pose réellement, approche en réalité les 25 %. Pour les stagiaires, selon nos calculs[4], la proportion nationale est même de près de 33 %. L’étudiant qui prépare le concours de l’agrégation ignore qu’il a une chance sur quatre d’enseigner au collège et une chance sur trois d’y effectuer son stage, dans un niveau qu’il n’a pas choisi puisqu’il croit, à juste titre, que ce niveau est réservé aux lauréats du CAPES.

Augmenter réellement le nombre de points sur les vœux lycée

Les préconisations du rapport, rédigé dans un esprit constructif[5] et objectif, avec Rémi Luglia, vice-président en charge du dossier des affectations, sur la base des calculs et fiches académiques élaborés par ses soins, sont simples : augmentation des bonifications agrégés et cumul possible avec les autres types de bonification.

 

L’affectation des agrégés, Société des agrégés, 2014, 119 p.

 


[1] Gérer les enseignants autrement, mai 2013.

[2] Décret n° 72-580 du 4 juillet 1972 relatif au statut particulier des professeurs agrégés de l’enseignement du second degré.

[3] Repères statistiques 2013.

[4] Réalisé grâce aux données communiquées en 2013 par les rectorats, le calcul est soumis aux mêmes réserves que le calcul pour les titulaires : n’ont pas été ôtés de la base ni les professeurs de classes préparatoires (il y a quelques stagiaires par an) ni les disciplines réservées au lycée.

[5] Bien que la Société des agrégés ait toujours vivement dénoncé le mouvement en deux phases, source de complexification des mutations, notre étude part de cette réalité et envisage des solutions dans le cadre existant.